Combien sont-ils en Tunisie ? Quelles sont leurs spécialités ? Sont-ils issus d’écoles étatiques ou privées ? Combien cela coûte au budget de l’Etat pour former un ingénieur ?
Le dictionnaire Larousse définit le mot Ingénieur comme étant originaire de l’ancien français engigneor qui est le constructeur d’engins de guerre avec l’influence de s’ingénier. De nos jours ce titre est accordé à toute personne titulaire du baccalauréat ayant effectué et réussi un certain nombre d’années d’études supérieures dans une spécialité donnée. Combien sont-ils en Tunisie ? Quelles sont leurs spécialités ? Sont-ils issus d’écoles étatiques ou pri- vées ? Combien cela coûte au budget de l’Etat pour former un ingénieur ? …
Dans ce qui suit nous allons essayer de répondre succinctement à ces multiples questions. Pour obtenir le titre d’ingénieur, il faut avoir effectué avec succès 5 ans d’études supérieures soit dans une école étatique ou bien privée agréée par l’Etat, ceci après l’obtention du bac. A la fin de l’année 2022, plus de 85 000 ingénieurs sont inscrits au tableau du Conseil de l’ordre des ingénieurs tunisiens, parmi lesquels 14 % ont moins de30ans,plusde50% ont un âge compris entre 30 et 40 ans.
En ce qui concerne les écoles de formation, 27 % de ces ingénieurs sont issus d’écoles étatiques. Pour ce qui est des secteurs d’activités, 27 % du nombre total des ingénieurs travaillent dans des administrations publiques, 15 % dans de grandes entreprises privées et 4% dans des PME.
A propos des spécialités, 24 % ont un diplôme en informatique, 10 % en électricité, 10 % en génie civil, 6% en électromécanique, 6% en télécommunications, 5% en agronomie, 4% en génie industriel et 4% en logistique et transport.
Un fléau : la fuite des ingénieurs à l’étranger
L’un des fléaux sociaux observés depuis 2011 est celui de la fuite des ingénieurs tunisiens vers d’autres pays et ce pour plusieurs raisons (et les sociologues ont du pain sur la planche !).
En effet, durant la période comprise entre 2015 et 2020, environ 39.000 ingénieurs fraîchement diplômés en Tunisie ont quitté le pays principalement vers l’Europe et les pays du Golfe et quand on sait que, pour former un ingénieur, la collectivité débourse 100 000 dinars, le manque à gagner est alors facile à calculer.
Pour freiner ce fléau qui nuit énormément à la Tunisie en général et à son économie en particulier, les décideurs sont appelés, avec l’aide des sociologues et des psychologues, à cerner et surtout trouver des solutions aux problèmes dont souffrent ces jeunes diplômés et qui les poussent à s’installer sous d’autres cieux et ainsi faire profiter les pays d’accueil de leur savoir-faire de haut niveau. C’est notre chère Tunisie qui en récoltera les dividendes une fois que ces solutions auraient été trouvées.